La dépigmentation : construction imaginaire ou déni identitaire? (Partie 2)

Article : La dépigmentation : construction imaginaire ou déni identitaire? (Partie 2)
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25 février 2015

La dépigmentation : construction imaginaire ou déni identitaire? (Partie 2)

« Black is beautiful », Rebecca Ayoko – Célèbre Top model Africain.

Mathilde Concy- © Page Facebook
Mathilde Concy- © Page Facebook

Il y a diverses raisons, et parfois complexe pour lequel les gens pas seulement les femmes, parce qu’il y a aussi les hommes qui se blanchissent la peau. En rappel, quelles sont les grandes familles de produits qui sont utilisés pour se blanchir la peau ? Nathalie Migan, Docteur en pharmacie – Association Ewa Ethnik : « Les principaux produits qui sont utilisés dans la dépigmentation ; il y a des dermocorticoïdes, l’hydroquinone. Il y a aussi les dérivés mercuriels et depuis quelques années, les injections sous cutanées. Pour l’hydroquinone et les dermocorticoïdes a la base, ce sont des médicaments qui été utilisés pour des pathologies données. Et ça été détourné de l’utilisation principale. Donc maintenant les dermocorticoïdes, qui sont normalement indiqué dans l’eczéma, les dermatites etc. sont utilisées dans le cadre de la dépigmentation. Et l’hydroquinone n’est même plus autorisé aujourd’hui dans les cosmétiques, et très peu utilisé dans le domaine du médical. Et les dérivés mercuriels ne sont pas du tout utilisés dans le domaine médical. C’est donc une utilisation qui est complètement détournée, parce que le mercure est banni depuis plusieurs années de tout produit que ce soit en faite. »

Si la dépigmentation volontaire tend a se démocratisé, le sujet en reste pas moins tabou. Peu de femmes acceptent d’en parler ouvertement, et même en privé il est très difficile de cerner les raisons qui les poussent à se blanchir la peau.

Juliette Smeralda, sociologue : « Qu’est ce que signifie le fait que je continue ? Je m’accepte pas et que je prenne, j’adhère a une esthétique qui s’est vendu a mes yeux comme étant la bonne. Et qui me force moi sans arrêt à ne jamais être en paix avec moi-même. Et qui me dit d’inscrire se vouloir me changé totalement jusque dans mes gènes, au point que je veuille me métissé. Les séquelles sont qu’aujourd’hui, nous avons des populations noires qui se supportent, qu’ils veulent absolument changer leurs descendances comme on l’avait prévu dans ce projet depuis le 18ème siècle, où les savants européens ont travaillés au blanchissement du noir en voulant justement qu’il se transforme, qu’il soit transformé. […] Beaucoup de ces produits sont interdites de fabrication en Europe, mais vous avez les firmes européennes qui vendent dans les pays africains, qui sont plus laxiste. Il faut le dire. Et qui produisent sur place ces dermocorticoïdes à base de diphénol qui sont complètement destructeur pour la peau, et qui se vendent très très cher. »

Les risques liés à la dépigmentation volontaire peuvent être : Les maladies de la peau (complications les plus fréquentes) : apparition ou aggravation d’infections de la peau (gale, mycoses, infections bactériennes…) ; pouvant être très sévères ; apparition ou aggravation d’une acné parfois très sévère ; vergetures larges, très inesthétiques et irréversibles ; amincissement de la peau à l’origine de problèmes de cicatrisation ; troubles de la pigmentation parfois définitifs (apparition de « taches » claires ou foncées …). Les autres maladies : risque accru d’hypertension artérielle, de diabète, de complications rénales et neurologiques,… ainsi que les risques toxiques chez la femme enceinte ou allaitante pour l’enfant (source : AFSSAPS – Agence Français de sécurité sanitaire des produits de santé).

Malgré des conséquences graves de l’usage prononcé de ces produits éclaircissants, leur utilisation s’est massivement démocratisée en Afrique. Et malheureusement de manière illicite, certains produits continuent encore a arrosé le cœur du continent Africain. Dans la plupart des grandes villes aujourd’hui, avec moins de 500 Francs CFA il est possible de s’acheter un tube de 30 grammes de dermocorticoïdes.

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