Il était une fois, le récit d’une frayeur inoubliable en avion.

Article : Il était une fois, le récit d’une frayeur inoubliable en avion.
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7 décembre 2018

Il était une fois, le récit d’une frayeur inoubliable en avion.

Il y a de ces jours où l’on ferait mieux de rater son vol. A la suite d’une formation de haut niveau sur le renforcement de capacités en rédaction web, auquelle j’ai eu l’occasion de participer sous l’invitation d’un important groupe de média de presse fracophone, dans la capitale sénégalaise, en fin 2015. Il y a environ 3 ans de cela.

Il est environ 09h30 GMT, le 7 décembre 2015. Nous sommes en très base altitude au dessus de l’océan atlantique sur les côtes sénégalaises, dans le vol d’une compagnie aérienne panafricaine. Assis côté hublot, siège 14L en classe économique au départ de Dakar pour Bamako, avec un trajet de 1h45, qui avait accusé un très grand retard. Les incessantes secousses dans l’habitacle laissent dubitative les passagers à bord. La crainte se saisit des esprits, et l’inquiétude est assez palpable sur le visage apeuré des uns et des autres. C’est la panique à bord…

L’inattendu au rendez vous…

A la veille du départ, pour le vol prévu à 8h, il valait se pointé à 5h à l’aéroport pour la convocation d’enregistrement. Premier bémol du jour ; avec 20 minutes de retard, je rate la navette sensée me conduire a l’enregistrement. Après avoir coincé un taxi, nous voilà au sein de l’Aéroport Léopold Sédar Senghor pile a l’heure. Après les formalités d’usages nécessaires, c’est avec une grande aise que nous prenions place dans la salle d’embarquement, avant l’instant fatidique.

Il est 8h20 à Dakar, nous prenons place dans l’avion pour destination la capitale malienne. A grand coup de ses réacteurs surpuissants, le mastodonte des airs prend son envol dans un décollage terrible. En certifie le concert de bourdonnements gastriques que je ressens. Après ce bref instant de frayeur, j’essayai de combler le vide de sommeil accusé la veille, mais peine perdue. D’un sommeil végétatif de crocodile, le bruit sourd et continu provenant des moteurs se faisait de plus en plus persistant et assez désagréable aux oreilles. Sans doute peut être, le fait que mon siège soit au-dessus des réacteurs.

Pour ne pas arranger la situation, le sentiment de perte brusque d’altitude se fait fortement constant. Les effets sont immédiatement ressentis dans l’habitacle de l’avion. Des questions fusent de partout, et cela dans diverses langues.
Nous, les autres fortement tétanisé par la situation, restâmes cloués a nos sièges en attendant de réaliser a quelle situation nous faisons face, et d’en être délivrer. Durant cette fraction de temps, milles et unes pensées m’assaillirent. Et dans cet état, me vient deux choses à l’esprit : Les bénédictions intarissables de ma chère mère et les regrets de certaines de mes actions non accomplies.

Il est 9H45 lorsque l’avion reboute chemin et s’immobilise sur le tarmac à  la grande satisfaction des passagers, à bout de nerfs. Alors s’en suit de violents échanges verbales entre le personnel navigant, et certains passagers mécontents. Des demandes d’explications suite a l’incident qu’ils venaient d’échapper belle. Nulle était l’intervention d’une responsable de la compagnie aérienne en poste sur Dakar, venue pour la circonstance intercéder auprès de passagers en colère, pour décamper la situation. Aux dires de la dame : « Ce fâcheux incident est dû à une panne technique, qui a obligé le commandant de bord à lâcher du kérosène pour un atterrissage d’urgence. Et que cela va y être remédié dans un bref délai. Dans les 30 minutes, nous aurons un retour. »  Ces propos quoi que rassurants n’ont guère convaincus un grand nombre, surtout pas une famille Pakistanaise, qui venait de rater une réunion d’affaire sur Bamako. Cette dernière a demandé leur débarquement de l’appareil. Chose qui fut faite, après de âpres discussions.

Toujours immobilisé à terre, l’avion avec en son sein les passagers, fait l’objet de diagnostiques de réparation de la dite défaillance technique par les techniciens. Puisque après les 3/4 d’heure qui suivirent, l’avion était encore dans les airs. Cette fois-ci, il valait être suicidaire pour entreprendre le voyage de retour sur Bamako dans de telle condition de sécurité. A peine 35 minutes de vol, l’avion récidive. Là, c’est Titanic en plein vol.

Le commandant de bord au travers de l’interphone s’adressa dans l’intention de rassurer sur la situation, mais rien à faire. C’était sans doute la goutte d’eau qui a fait débordé le vase. Figurez-vous que c’était un check-In pour se rendre compte de la réparation des défaillances de l’engin. Deux tentatives de Crash d’avion en une seule journée, s’en était de trop. Quel sens de sécurisation des vies humaines et de professionnalisme ? Et là, sans parler de la mauvaise prise en charge qui a suivit notre débarquement d’urgence.

Il m’a fallu quelques années pour en revenir sur le sujet, et livrer mon vécu sur ce traumatisme (si je peux le dire ainsi). Loin de moi d’imaginer une telle péripétie, en répondant a une simple invitation de formation.
Ces événements se sont déroulé il ya trois années de cela, mais le traumatisme y demeure toujours. Au regard de cette mésaventure une seule chose est sûre : La vie est sacrée, et tâchons d’en profiter pleinement.

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Commentaires

Lagrenouille
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Oh merde ! Quelle frayeur !
J'ai une fois eu un moteur qui a pris feu en avion, mais je t'avoue que l'équipage a mieux géré que chez toi !
C'est courageux d'en avoir parlé.
Bonne continuation.